Auteur: Raymond Lepage, Ph.D
Avec le retour de températures plus clémentes, la maladie de Lyme devrait se retrouver à nouveau dans le haut de la liste des préoccupations de bien des gens. Cette année risque (hélas) d’être encore plus intéressante suite à l’aveu sur Instagram au début janvier par la pop star Justin Bieber qu’il combattait « une forme incurable » de l’infection depuis plus de deux ans. De quoi alimenter sur les médias sociaux le débat sur l’existence d’une forme chronique de la maladie de Lyme, de la validité des tests permettant son diagnostic et sur la sécurité des traitements d’antibiothérapie à forte dose pour la contrôler. C’est à suivre, dans votre littérature habituelle, sinon pour les fans de Justin sur Youtube. Les « Justin Bieber : Seasons », où il révèle entre autres les affres de la maladie sont disponibles depuis le 27 janvier dernier!
Parlant du traitement, un article bizarre publié dans le Texas Monthly de décembre a également retenu mon attention. Cet article fait état d’un traitement de la forme chronique de la maladie de Lyme à l’aide de piqûres d’abeilles! Le traitement contre la forme chronique de la maladie de Lyme implique de prendre les abeilles avec des pincettes (quoi d’autre) et de les appliquer, dard contre la peau, à raison de 10 piqûres d’abeille par traitement, quelques fois par semaine. Comme le «médicament » ne se trouve pas à la pharmacie du coin, il existe un marché parallèle aux États-Unis pour se procurer une mini-ruche contenant le nombre d’abeilles suffisant pour une série de traitements. Avec la rareté des abeilles au Québec causée par l’utilisation de néonicotinoïdes, le prix du traitement risque hélas d’augmenter rapidement… Est-ce que ça fonctionne? En tout cas, allergiques gardez votre Epipen à proximité!
Sur un mode plus sérieux, le Post de Justin Bieber et l’article du Texas Monthly m’ont remis en mémoire l’échange aigre-doux de juin 2019 entre Amir Khadir, microbiologiste infectiologue plus connu pour son implication politique auprès de Québec Solidaire et Isabelle Hachey, chroniqueuse à la Presse. Amir Khadir répondait alors à deux chroniques d’Isabelle Hachey mettant en doute le bien fondé du traitement avec des antibiotiques à forte dose qu’utilisait le Dr Kadir pour traiter certains de ces patients atteints potentiellement d’une forme chronique de la maladie de Lyme.
Très intéressant pour identifier les intervenants dans un tel dossier, allant des lobbies pro-Lyme au Pharmachien, en passant par le Collège des médecins, les recommandations des Sociétés savantes et les moyens souvent limités des médecins de première ligne voulant désespérément aider des patients qui souffrent. À suivre…